Famille Séphiha
Témoignage d’Haïm Vidal – Sephiha
Dernier trimestre 1944 à RAVENSBRÜCK…
Cette photo, je l’ai trouvée par hasard |
En haut de gauche à droite : 1) Ma soeur Germaine SEPHIHA Turque Haim Vidal SEPHIHA raconte : Mais, lors de l’appel des détenues de ce groupe, lorsque Germaine et maman furent appelées, Germaine entendit l’un des SS qui avait la liste en mains dire : « TÜRKISCH, TÜRKISCH« , et elles furent ramenées à leur blok où les attendaient avec angoisse Adèle et les autres juives turques déportées de Belgique en décembre 1943 .
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Yom Kippur 1941 : |
En 1941, à l’occasion des fêtes de Roch Hachana et de Yom Kippur, les synagogues étant fermées, mon père David Nessim SEPHIHA , organisa un service divin, dans notre appartement du 126 rue Théodore Verhaegen à Saint-Gilles, Bruxelles, où vinrent par petits groupes les Judéo-Espagnols de Bruxelles qui osèrent répondre à son invitation. C’est beaucoup plus tard que je compris que ce fut un acte de résistance de la part de mon cher père, mort du typhus à Dachau au lendemain de la libération du camp par les Américains. De gauche à droite Isaac/Jacques SEPHIHA (mon frère cadet déporté avec papa) – David Nessim SEPHIHA (officiant) – Albert /Abraham SEPHIHA (mon frère aîné qui pu se cacher durant la guerre) – Elie ARIEL (mon beau-frère, mari de ma soeur Elise, tous deux non déportés) et Haïm/Vidal SEPHIHA. |
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Janvier 2015 : Texte transmis par le Professseur Haim Vidal Sephiha
Pour moi, le mois de janvier est un mois de deuil, parce que, il y a exactement 70 ans, j’agonisais assis sur un tas de cadavres bien secs, sur lesquels je me trouvais à l’abri des vivants , qui se faisaient la guerre pour une miette de pain dans ce wagon ouvert du train que j’ai baptisé « de la Méduse », couvert abondamment de couvertures abandonnées par les morts, qu’elles fussent pouilleuses ou ensanglantées , et m’efforçais d’économiser mes forces, espérant m’en sortir malgré la faim/fin , le froid et mon état de mort-vivant, m’accrochant à ce 28 janvier, comme un noyé à une planche, allant me répétant « mais non, mais non Vidal tu ne vas pas crever le jour de tes 22 ans?… mais non, mais non, Vidal tu ne vas pas crever le jour de tes 22 ans? » et ce, tant éveillé que dans mon sommeil, sommeil bientôt habité par les plus beaux rêves de ma vie, il va de soi de compensation.
Para mi, kada anyo, el mes de djenayo es mi mes de luto, este anyo, ainda mas. |