Famille Toros
Sabetaï TOROSS (l’aîné de 10 frères) Sabetaï, que nous appelions familièrement Victor, est né le 29 octobre 1912 à Paris XI ème résidait 288 avenue Jean Jaurès à Maisons-Alfort (Seine). Français, ancien combattant, fonctionnaire, Sabetaï était avant la guerre employé aux écritures (aujourd’hui expéditionnaire) à la gare de Paris-Lyon (PLM), marié à Germaine (dite Denise) Deforge, Française non juive. Avant la guerre devançant l’appel, Sabetaï avait fait son service militaire au début des années 1930 au 95ème R.I à Bourgesou Cosne.
Mobilisé en septembre 1939, il avait rejoint son corps à Bourges. Après avoir participé aux combats, dès l’occupation allemande, il est démobilisé en tant que fonctionnaire cheminot. Victime des lois raciales de l’Etat Français pétainiste, fin 1941 il perd son emploi et son moyen d’existence (voir lettre du 12 août 1997 de M. Leyssenne, Président du Comité du Souvenir). Sa réintégration, début 1943 est fictive. Cette décision a été prise par l’Administration après la guerre, permettant aux veuves de bénéficier d’années supplémentaires, afin de recevoir une pension de réversion plus importante. En mai 1944, raflé par la Police Française dans le quartier de la Place Voltaire à Paris 11ème, Sabetaï est interne au camps de concentration de Drancy le 5 mai 1944 : groupe 5, escalier 22, chambres 37 et 37bis. (voir fichier de Drancy) |
A son arrivée au camps il est spolié d’une somme importante à l’époque : 4.460 frs, somme qui n’a jamais été restituée à ce jour par le Gouvernement français. (Voir reçu et carnet à souches du camp, n° 127/3.565 du 5/05/1944- 21.180).
Conjoint d’Aryenne Sabetaï n’était pas déportable.
Il fut remis aux Allemands par les Autorités Françaises pour être déporté par le convoi n° 73 du 15 mai 1944 à Kaunas (Kovno) en Lituanie, emprisonné au Fort IX.
Son nom est gravé parmi d’autres noms sur le mur de sa cellule (voir photos).
Il est mort en déportation.
Son nom figure également sur la plaque commémorative des cheminots morts par faits de guerre, dans le hall de la gare Paris-Lyon, côté arrivées face aux voies N et M, près du Bureau d’accueil.
Le Fort IX est devenu musée d’Etat. Le mur de sa cellule porte les noms des internés.
Il est protégé par une vitre.
Un témoin de cette tragédie est resté en vie, PAVILAS TCHEREKAS; Il était détenu dans le Fort pour avoir refuse d’aller travailler en Allemagne.
* Transcription du témoignage “ La nuit du 18 au 19 mai 1944, les Hitlériens emmenèrent de la gare vers le 9 ème Fort, un grand groupe, 900 Français. Il raconte : « Les fascistes, après avoir fait sortir les Français dans la cour leur ordonnèrent de se déshabiller. Comprenant ce que cela voulait dire, les détenus se jetèrent sur les S.S et désarmèrent certains. Il y eut une fusillade. Les détenus partirent en courant dans tous les sens mais ils se trouvaient dans un sas en béton; des balles fusèrent des miradors. Le destin des révoltés étaient déjà décide à l’avance.”
“Occupation Hitlérienne en Lituanie” Ed. Mintis Vilnius 1966
Sabetaï (Victor) Toros arrêté dans la rafle du café Le Bosphore Rue Sedaine Paris 11ème le 5 mai 1944. Il est déporté parle convoi 73 pour les Pays Baltes le 15 mai 1944.