Dernier poème de Robert Desnos mort à Therensienstadt en Mai 1945
J’ai rêvé tellement fort de toi, Après la libération du camp. Poème qu’un médecin tchèque trouva dans sa poche.
TRADUIT EN JUDÉO-ESPAGNOL
par Haïm-Vidal Sephiha
J’ai rêvé tellement fort de toi, | Tanto sonyi kon ti, |
J’ai tellement marché, tellement parlé, | Tanto kamini, tanto avli, |
Tellement aimé ton ombre, | Tanto ami tu solombra, |
Qu’il ne me reste plus rien de toi. | Ke ya nada de ti me sovra. |
Il me reste d’être l’ombre parmi les ombres | Me sovra de ser solombra entre solombras |
D’être cent fois plus ombre que l’ombre | Ser sien vezes mas solombra ke la solombra |
D’être l’ombre qui viendra et reviendra | De ser la solombra ke vendra i revendra |
dans ta vie ensoleillée. | en tu vida soleada. |